TRACÉ HISTORIQUE

Compagnie des chemins de fer départementaux du Tarn (CFDT) 1902-1962

Le Tortillard

La ligne de Chemin de Fer de Castres à Brassac, Lacaune & Murat.

Désenclaver la montagne du Tarn, l'ouvrir à la modernité, tel est le défi que représente la construction d'une ligne de chemin de fer à voie étroite entre Castres et Murat. En cette fin de XIXème siècle, l'enjeu est autant politique que technique. Républicains et conservateurs se divisent. Au terme d'âpres débats, le " petit train de Lacaune" sera le fruit de la conjonction de deux projets, celui politique d'Edouard Barbey, Reille Soult et Ludovic de Naurois et celui technique d'un ingénieur visionnaire, Georges Callon.

De 1902 à 1911, un immense chantier éventre la montagne, mobilisant des centaines d'ouvriers, de techniciens, d'ingénieurs. Vingt tunnels, douze ponts et viaducs, le long des vallées de l'Agout et du Gijou, depuis Castres (Alt. 172 m) jusqu'à Murat (Alt.848 m) jalonneront la Ligne qui sera exploitée par une Compagnie privée : la CFDT (Chemins de Fer Départementaux du Tarn). À vapeur d'abord, comme la célèbre locomotive N° 11 qui assura le train inaugural en 1905 et qui fut la dernière en service jusqu'en 1956. Puis au diesel avec l'introduction des autorails Verney et Billard, le Tortillard desservira les lignes de Castres, Brassac, Murat, jusqu'à sa mise au rancart le 31 décembre 1962.

Le petit train de Lacaune, jouera, durant les quelques décennies de son exploitation, un rôle économique et culturel essentiel, rendant durant l'Occupation des services majeurs à la Résistance. Son histoire est remplie d'anecdotes, de souvenirs, de légendes. L'épopée du Tortillard laisse derrière elle une profonde nostalgie à l'heure où l'on s'active à raviver sa mémoire le long d'une voie verte qui en épouse le tracé.

Michel CALS.